Les catégories de traumatismes psychiques

La littérature spécialisée identifie deux grandes catégories de traumatismes psychiques. Tout d'abord, il y a les traumatismes individuels, qui englobent des événements tels que les accidents, les agressions physiques et psychologiques, ainsi que les menaces personnelles. Ensuite, on trouve les traumatismes collectifs, qui comprennent les mêmes types d'événements, mais à une échelle collective, qu'ils soient d'origine naturelle ou humaine, impliquant une intention de transgression.

Au sein de ces traumatismes, on distingue deux formes principales. Le traumatisme de type I correspond à un événement traumatique précis, avec un début et une fin, comme une agression, un viol ou une catastrophe. Cependant, un traumatisme de type I peut avoir des conséquences à long terme. Le traumatisme de type II se caractérise par la répétition continue ou menaçante d'événements potentiellement traumatiques dans le temps, tels que les conflits armés. Chaque traumatisme commence comme un type I, mais avec le temps, il peut évoluer vers un type II, révélant des mécanismes d'adaptation plus pathologiques.

Salomon & Heinde ajoutent deux autres catégories : les traumatismes de type III, qui résultent d'événements multiples et violents se déroulant sur une période relativement longue, comme les camps de concentration ou l'exploitation sexuelle forcée. Enfin, le type IV concerne les traumatismes se produisant dans le présent, tels que les prises d'otage ou les pandémies.

Judith Herman propose deux autres catégories : le traumatisme simple, qui correspond aux caractéristiques du traumatisme de type I, c'est-à-dire un acte violent unique dans le temps. Les traumatismes complexes regroupent les types II et III, résultant d'une victimisation chronique due à la répétition d'événements traumatiques et de violence dans le temps. Dans ce cas, la personne n'a pas la possibilité d'échapper à la situation et subit des violences physiques et psychologiques de manière répétée.

Enfin, les traumatismes peuvent également être distingués en fonction de l'implication directe ou indirecte du sujet face à un événement traumatique. Les traumatismes directs concernent la confrontation avec la violence de l'événement qui menace immédiatement l'intégrité physique et psychologique, provoquant la peur et l'effroi. Ces traumatismes peuvent également affecter les témoins présents, qui se retrouvent parfois dans une situation de culpabilité post-traumatique pour n'avoir pas pu intervenir. D'un autre côté, les traumatismes indirects se manifestent par des difficultés psychologiques transmises par l'environnement de la personne, que ce soit par le biais de relations avec des proches en difficulté ou par la transmission intergénérationnelle de traumatismes à travers des récits de violences et d'horreurs vécues dans le passé.

Si vous avez vécu un événement potentiellement traumatique et que vous ressentez des symptômes persistants au-delà de quelques jours, il est vivement recommandé de consulter rapidement un professionnel de la santé. En effet, des spécialistes peuvent mettre en œuvre des techniques de régulation émotionnelle et des protocoles spécifiques pour traiter les traumatismes récents, notamment à travers la psychothérapie EMDR. Cette approche a démontré son efficacité pour atténuer les symptômes et favoriser le processus de guérison. Ne sous-estimez pas l'importance de demander de l'aide et de prendre en charge votre santé dès que possible


Références: 

Josse, E. (2007). Le traumatisme psychique : Quelques repères notionnels. Journal International De Victimologie, Tome 5, No.3

Josse, E. (2019). Le traumatisme psychique chez l’adulte.

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